Le jardin du bonheur vous offre Comme un arbre
Si je suis fermement attachée à mon sol,
toujours mariée à la terre, je grandis néanmoins vers le ciel
et je croîs en noblesse et en beauté.
Comme un arbre,
j'ai besoin de lumière.
Comme un arbre
Certains jours noirs
et sombres d'hiver
ou certains jours d'automne
noyés de pluie,
je travaille à l'intérieur
et j'attends patiemment
le secours avec incertitude
mais grande espérance.
Je ne commande pas la nature,
je collabore avec elle.
Comme un arbre
j'ai mes saisons,
mes forces
et mes failles.
Continuer
comme un arbre,
ce n'est pas maudire
les intempéries
mais les accueillir.
Dormir une courte nuit
pour recommencer le lendemain.
Apprendre à mourir
pour renaître.
prêt à affronter les coups du sort,
prêt à faire alliance avec la vie.
Continuer comme un arbre,
c'est me lever chaque jour
avant le jour,
Je connais misère et grandeur,
le passage de la nuit au jour,
la fraîcheur des rivières à mes pieds
et le fruit du labeur de mes bras.
Que sais-je encore ?
J'ai appris à m'incliner,
à écouter l'Amour dans
le murmure du vent.
Parfois, ma parure
cache mon écorce fragile.
Parfois encore, je me dépouille
pour mieux me révéler.
J'ai l'orgueil
de donner de l'ombre au passant,
puisque j'ai la fierté
de mes racines.
Les marques de mon passé
trahissent mon âge, mes
peurs et mes pensées.
Voyez mes noeuds d'anxiété,
mes blessures comme
des branches cassées.
Pourtant je m'élève malgré tout,
je parfume l'air à ma façon.
Le temps me couronne de fleurs
à l'occasion.
En vieillissant,
je me souviens avec émotion
de l'oisillon que j'ai berçé
et du refuge que j'ai offert
aux jeunes de mon quartier.
Mes prières deviennent contemplation,
car je commence à voir de loin
l'horizon du lendemain.
Si l'arbre est fort,
il craint toujours le feu et le bûcheron.
De même,
je frémis devant le mal, la guerre
et plus que tout
devant l'indifférence.
Certains arbres deviennent bois de chauffage,
panier de bois,
feuilles de papier,
bois d'ébéniste,
copeaux, gîtes, balai neuf ou lambris.
Je parie que la Vie fera de moi
une petite feuille de papier fleuri...
Et j'espère qu'on y écrira
un vers ou deux de poésie.
D'ailleurs, je connais
un homme
qui, pour avoir
vécu pleinement
un temps d'agonie
et de mort,
est à jamais ressuscité.
Texte
Lysette Brochu
dimanche 25 janvier 2009
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